Entrant dans la Bibliothèque, Enguerran fut impressionné par l'aspect de la salle. Des colonnes, des voûtes, des peintures aux couleurs vives... Il regarda alors les rayonnages de livres et souria de satisfaction en voyant que le nombre de livres était colossal. Il parcourra des yeux les étagères, derrière lesquelles les murs étaient agrémentés de lambris, de moulures et de boiseries. Les reliures des ouvrages semblaient presque toutes d'une couleur différente. Enguerran en prit quelques-uns, jetant un oeil à l'intérieur : les pages étaient jaunies par le temps, et chacun des livres était calligraphié d'une main différente. Il imagina le long et studieux travail des moines copistes, qui passaient leur vie à recopier des manuscrits. Des enluminures s'ajoutaient parfois au texte, dessinées dans les marges en guise de décoration ou dans la page en guise d'illustration. Elles étaient tantôt de style gothique, tantôt de style roman, parfois de style carolingien. L'odeur caractéristique du cuir lui parvenait quand il saisissait ces vieux grimoires. Enguerran reposait ces livres au fur et à mesure là où il les avait retirés,et son choix se porta sur un livre de grande notoriété : "Les Confessions", de Saint Augustin, évêque d'Hippone au IVème et Vème siècle. Sans doute le plus grand théologien qui fut. S'asseyant à une table, il entreprit sa lecture, les yeux rivés sur son vieux codex.